mardi, mai 27, 2008


CRANE DE PIAF.



On a retrouvé le crâne de François d'Assise...



Le "saint " le plus populaire du monde occidental avait perdu son crâne.


L'enquête nous apprend qu'avant même que notre homme ait totalement rendu l'âme, la ville d'Assise et ses rivales se disputèrent son corps.
Pauvre François si haï par les puissants de ton vivant;si aimé par ceux qui n'avaient que toi et l'image du ciel pour imaginer un
bonheur putatif.
Tout cela laissait laissait présager de substantiels bénéfices aux heureux édiles... futurs possesseurs de tes reliques...
Comme elles allaient devenir riches ces villes qui possèderaient un ou plusieurs morceaux de ton squelette...toi qui n'eut d'autre soeur que la pauvreté, tu deviens l'objet d 'un commerce très lucratif.
Tu avances sur ton brancard ,porté par tes frères d'armes pour voir une dernière fois ta ville du haut de la colline et déjà ils se partagent ton corps.
Ils n'ont rien compris : ton corps n'est rien qu'un souffle tendu,mais cela ne les intérêsse pas.






Dès ta mort...pour toi comme tant d'autres :
la curée !Furieux commerces des reliques moyenâgeuses.
Pas totalement disparu: aujourd'hui encore certains se réclament de toi, on ne sait pas bien pourquoi:opportunisme religieux et surf sur la vague écologiste sans doute.

Que sont devenus tes membres épars dans tout cet ossuaire?
Combien de corps complets pourrait-on reconstituer avec tous ces bouts de toi...quelques dizaines de François d'Assise sans doute...mais aucune ville ne peut s'enorgueillir de posséder ton crâne...le lieu où naquit une poésie simple de mots et grande de joie
a disparu...
Je l'ai retrouvé un jour au creux de mes mains .

Ce ne sont pas les radiographies ni les examens au carbone 14 qui me donne raison .


I
l s'agit d'autre chose...une rumeur court depuis un certain jour du XII ème siècle dans le joyeux babil de la gent ailée."François chante un autre chant qui s 'accorde si bien au notre"...Cela s'appela "le sermon aux oiseaux"et de ce qu'il s'y dit nous n'en saurons jamais rien...
... sinon par fulgurance dans le dialogue secret dont parfois un mot éblouit nos jours et nos nuits.
Depuis cet entretien légendaire ,il est de coutume que chaque année un couple de passereaux fasse son nid dans ton crâne disparu et que leur chant soit ton véritable hommage .



Je n'ai pas eu accès à cette relique mais j'ai imaginé ce qu'elle aurait pu être ...Ce qu'il reste de toi, source de chants d'amour.

mercredi, mai 14, 2008

Le 5ème cavalier de l'Apocalypse.




"Et j'ai vu qu'un des cavaliers avait ouvert un sceau, et j'ai entendu, comme si j'entendais le son du tonnerre, une des quatre bêtes qui me disait : « Viens et regarde... " Jean Apoc 6.1,8
Dans la vision de Jean sur l'île de Patmos ces cavaliers vinrent semer sur terre la guerre,la faim,le feu,le sang ...n'est-ce là que le rêve d'un fou ?

Il suffit de lire quelques unes des lettres de nos poilus de 14/18 pour être saisi de visions identiques à celle-ci.
L'apocalypse ou révélation vision fantasmée de la fin de l'humain ,être et qualité.


Sentir
Que tout l'être s'effondre
Dans la faim, le froid et la peur.

La mort dans le coeur
L'épouvante dans les yeux
Ils se sont élancés de la tranchée

Malaise de toute la chair
Où, dans un instant, peut entrer
La mitraille proche.


Julien Vocance


Cependant ,je suis là pour vous faire aussi une révélation d'importance: il y eut un cinquième cavalier!!!!
Lorsque tous les sceaux du livre furent ouverts ...il s'avança après tous ses funestes prédécesseurs ; chevauchant son "vagicule" tout pétaradant.Il souriait de cette compassion un peu niaise des moments où on ne sait pas dire que l'on aime .De cet amour pour tous ces pauvres êtres massacrés au nom d'une cause idiote et injuste.
Sa clochette annonçait des jours meilleurs ,ceux du goût retrouvé du vin sous la treille et des gestes tendres .

Alors,au milieu de la pluie des bombes, les poilus rêvaient à cette annonce joyeuse. Pour mieux donner vie à cette étrange joie,avec leurs mains pour seul outil ,ils créèrent nombre d'oeuvres sublimes et pauvres ;utilisant pour matériau ce dont ils disposaient:le cuivre des obus qui n'avaient pas réussi leur travail de mort sur leur corps fatigués et tendres.
Quelques uns ,de vrais fous,osèrent l'inadmissible :suivre immédiatement le 5ème cavalier Ils le payèrent de leurs vies.Aujourd'hui seulement on parle de réhabililiter ces mémoires salies.

On a retrouvé ces photographies du cavalier gentil dans la poche d'un de ces hommes morts aux champs de l'inutile,je vous les livre.Elles témoignent de leur part de rêve au milieu de l'horreur.

mardi, mai 13, 2008

the return of the glebouse






Racaillou enfin parmi nous...

Après de nombreuses annonces de retour ... le voici revenu de tout et de rien mais surtout d'une belle histoire avec une marchande de moules rencontrée sur une plage de brume .
Toutes ses voix se sont tues
Reste dans sa poche,griffoné sur un bord de nappe un petit Haïku
Tes cheveux et le vent
Mon poing se serre
Sur ce caillou blanc


Tout chiffoné le petit tas de mots ,si serré quand le coeur était glaçon et qu'il cherchait un petit signe de rien du tout...un signe qu'on a existé un moment...comme ça fait chaud et comme ça fait froid quand on s'arrête.

Mais voyez , le vieux reptile a noyé sa peine dans un baquet de larmes.
Coursier magique fait d'argile blanche,d'un morceau d'os,de fil de cuivre et des roulettes d'un vieux Tancarville...il repart vers d'autres amours et d'autres aventures après vous avoir dit que la vie est quelquefois si jolie.